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Ihar Boki est désormais l’orpailleur le plus prospère dans l’histoire des Jeux paralympiques. En six jours, dans le bassin de Paris La Défense Arena, le nageur biélorusse a ajouté cinq médailles d’or à sa collection démarrée aux Jeux de Londres en 2012, désormais riche de 21 titres.
Mardi 3 septembre, personne n’a fait trembler le double tenant du titre sur 200 m 4 nages (catégorie S13, réservée aux déficients visuels) : Ihar Boki a touché le mur (2 min 2 s 3) – record du monde en prime – devant le Français Alex Portal (2 min 6 s 66) et le Russe Vladimir Sotnikov (2 min 6 s 66). Il s’était déjà montré intouchable sur le 400 m nage libre, le 100 m dos et le 50 m nage libre. Sur 100 m papillon, le 29 août, Alex Portal a failli faire tomber le tsar, mais l’or lui avait filé entre les doigts, à la touche.
« Il a des qualités aquatiques monstrueuses sur toutes les nages, 21 médailles d’or aux Jeux, c’est un truc de ouf. D’un côté, je suis ultrafier de pouvoir nager avec un mec comme ça qui me pousse à me donner à fond, d’un autre, des fois j’ai un peu le seum, avouait mardi soir, avec un rire nerveux, Alex Portal, 22 ans, qui conclut ses Jeux avec une quatrième médaille (trois en argent, une de bronze), à chaque fois battu par son aîné (30 ans). Mais je suis persuadé qu’un jour je l’aurai, même s’il est ultrafort, il n’est pas intouchable. »
Depuis plus d’une décennie, le nageur de 1,90 m règne en maître sur sa catégorie, polyvalent dans les quatre nages. Dans son pays, « la Torpille de Babrouïsk », l’un de ses surnoms, est décorée de l’ordre du Mérite à la patrie et possède un timbre à son effigie.
Mais depuis le début des Jeux paralympiques, Ihar Boki, n’a pas le droit à son hymne national ni de voir hissé le drapeau biélorusse vert et rouge quand il grimpe sur le podium. A la place, le public voit s’élever un étendard blanc avec inscrit dessus le sigle NPA (Neutral Paralympic Athlete, « athlète individuel neutre », en français) alors que résonne l’hymne paralympique.
« Bien sûr, c’est un peu triste de ne pas voir son drapeau, mais tout le monde nous connaît, tout le monde nous soutient », avait évacué l’athlète, vêtu d’un survêtement neutre couleur lilas, vendredi 30 août, devant trois journalistes dont Le Monde. Ses victoires ne sont pas non plus comptabilisées dans le tableau des médailles.
Officiellement, le Biélorusse ne représente pas son pays à Paris. La Russie et son alliée biélorusse n’ont pas obtenu d’invitation formelle pour les Jeux olympiques et paralympiques, depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
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